Quick "Halal" : Une de la presse turcophone !

La polémique autour de la présence d’humburgers "halal" dans quelques magasins Quick en France a fait la une de la presse turcophone la semaine dernière.

ASIDCOM vous propose une traduction d’un des articles parus sur le sujet. L’article, dont la traduction a été réalisée par une bénévole de l’association, a été publié par le site du groupe international de presse allemande Deutsche Welle (version turque).


Fransa’da "helâl hamburger" dönemi- La France et le temps du « hamburger halal »

par Kayhan Karaca, publié le 18/02/2010 sur dw-world.de - traduction ASIDCOM

En France, la polémique du « hamburger Halal » est récemment venue s’ajouter aux longs débats déjà existant concernant l’Islam en France. En effet, la décision d’une chaîne de Fast Food de lancer sur le marché des hamburgers "Halal " dépourvus de produit d’origine porcine a ouvert la porte à de houleux débats.

Dans un pays où les questions de l’Islam, de la place de l’Islam dans la société Française, des burquas, des minarets et des politiciennes portant le voile islamique, ont alimenté les débats ces derniers mois, le lancement sur le marché d’un hamburger « Halal » dépourvu de produits d’origine porcine a rouvert une nouvelle brèche au débat.

A l’origine de cette polémique, la nouvelle politique commerciale de la chaîne de restaurant QUICK, qui prévoît d’éliminer tous les produits à base de porc dans 8 de ses 350 restaurants présents sur le sol Français. Trois des restaurants concernés étant établis en Région Parisienne, deux dans la ville de Marseille, les autres étant basés sur Toulouse, Villeurbane et Roubaix. Le point commun de ces villes étant la présence de forte population de confessions Musulmanes.

L’abattage Rituel

Dans ces restaurants QUICK qui vendaient des produits issus de viande porcine, c’est non seulement l’élimination totale de ces produits à base de porc qui est visée, mais aussi la vente de hamburger à base de viande bovine fournie par des abattoirs procédant à des abattages selon le rite islamique. Ainsi, le traditionnel hamburger au « bacon » sera remplacé par un « jambon de dinde « Halal » ».

D’après les services de communication de Quick, cette politique commerciale s’étendrait sur une période « d’essai » de quelques mois, au terme desquels une analyse des résultats commerciaux sera effectuée en vue de poursuivre ou non cette action. Face à cette polémique, la population de confession musulmane de France se divise en deux groupe d’avis distincts.

Réactions des institutions Islamiques

D’après Kamel Chibout, Président de la Fédération de la mosquée de Paris, QUICK vise à attirer la clientèle de confession musulmane. Arguant en faveur d’une non-exclusivité du hamburger Halal dans les restaurants, Chibout est partisan d’une production simultanée de produits Halal et non Halal dans un même restaurant. Ainsi, Chibout « comprends que cette initiative des restaurants Quick déplaise aux consommateurs non-musulmans ». D ‘après lui, « la direction des restaurants Quick doit avoir une approche équitables face à tout ses consommateurs, Musulmans ou non » (propos recueillis par les journalistes du journal Libération).

Le président de l’association de consommateurs musulmans (ASIDCOM) Hajd AbdelAziz Di Spigno à quant à lui déclaré son soutien à l’initiative des restaurants Quick. Ainsi, le président de l’ASIDCOM a déclaré « En parallèle à la production de Hamburger « Halal », Quick devrait maintenir sa production de hamburger conventionel », cependant il émet une réserve en disant « si on s’intéresse aux conditions de travail dans un fast food, on se rend compte qu’une erreur peut vite survenir. Ainsi, une personne travaillant dans un fast food peut parfois confondre une viande porcine avec les autres types de viande ».

La colère du Front National

La réaction la plus dure face à cette politique commerciale de Quick est venue de l’extrême droite. La numéro deux du Front National, Marine Le Pen a déclaré sur le plateau de la chaîne de télévision Canal+, « Les consommateurs qui ne veulent pas consommer Halal, n’auront plus de choix », elle ajoute qu’elle trouve « inacceptable » cette pratique des restaurants Quick.

Le Pen a ajouté que les entreprises se fournissant en produit Halal devront payer un « impôt » aux organismes de certification islamique. En France, les organismes de certifications Halal approuvés par l’Etat sont payés en fonction de la quantité de viande certifiée. Certains députés du parti au pouvoir (UMP) ont eux aussi émis des critiques quant à cette pratique des restaurants Quick.

René Vandierendonck, Maire Socialiste de Roubaix, l’une des villes où est établi un des restaurants « Halal » de Quick ,a réagi en qualifiant de « discrimination » le fait de remplacer le bacon des hamburger par du jambon de dinde fumé. Le maire de Roubaix a déclaré qu’il devait avoir un entretien avec la direction des restaurants Quick, d’après lui, si une issue favorable n’était pas trouvée lors de cet entretien, il pourrait prendre la décision de poursuivre la chaîne de fast food pour motif de politique commerciale « discriminatoire ».

A l’approche des élections régionales

Il est important de noter que ce débat s’ouvre alors qu’auront lieu en Mars prochain les élections régionales en France. Depuis 2006, Quick dépend du CDC qui est une sorte fond de gestion national (appartenant à l’Etat). Ainsi, le CDC a confié la gestion des opérations commerciales de Quick à la banque mondialement connue Rotschil.

Voir en ligne : Version originale - Fransa’da "helâl hamburger" dönemi - site de la Deutsche Welle

 
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