lundi, 28 janvier 2019
 

Au World Halal Summit, l’IIFA et le SMIIC présentent les perspectives du halal

Lors du World Halal Summit 2018 qui a eu lieu à Istanbul du 29 novembre au 2 décembre, Mme Roziatul Akmam Osman, experte de l’industrie pharmaceutique halal et entrepreneure malaisienne, a énuméré les acteurs du halal et leurs rôles. Les acteurs indirects, qu’elle a nommés les influenceurs, sont selon elle, d’abord, les autorités religieuses (voir figure ci-dessous), puis les gouvernements et les scientifiques académiques. Elle a aussi souligné l’importance de la coopération entre ces différents acteurs pour le développement du marché halal.


Effectivement, lors de la session d’ouverture du jeudi matin, il a été constaté le travail conjoint des pays musulmans représentés par l’OIC et le SMIIC comme organisation de normalisation et l’IIFA qui est l’autorité religieuse représentative de l’OIC. Le docteur Sheikh Mohammad Bachir Alhaddad a ouvert la session, après la récitation du Coran, par un mot en arabe dont voici la traduction en français.


بسم الله الرحمن الرحيم


Louange à toi Allah pour tes bienfaits sur nous et nous prions sur ton prophète l’élu Mohammad, que tu as envoyé comme miséricorde pour l’univers, et le saluons ainsi que sa famille et ses compagnons.

Assalamou Alaikum Wa Rahmatou Allahi Wa Barakatuh

C’est un honneur pour moi de vous transmettre le discours du secrétaire général de l’Académie International du Fiqh Islamique, Son excellence le docteur Abdessalam Al-Abadi. Je vous transmets d’abord ses salutations les plus sincères sachant qu’il comptait venir en personne pour participer au congrès mais son agenda ne le lui a pas permis.

Mesdames, messieurs,

L’Académie Internationale du Fiqh Islamique qui est créée en 1981 suite au troisième sommet islamique réuni à Makkah dans sa session « Palestine et Al- Quds » regroupe des savants théologiens musulmans venant des différents pays musulmans et représentant les huit écoles reconnues. Ils sont chargés d’étudier les problématiques de notre ère et les nouvelles questions dans le cadre d’un Ijtihad collectif fondateur, effectif et authentique afin de trouver les solutions et les avis juridiques pour les générations contemporaines.

Ainsi cette Académie a participé durant son parcours béni au renouvellement des lois du fiqh et a participé de façon remarquable aux apports intellectuels et pratiques et a mis les bases et les principes sous-jacents au développement de l’économie islamique et l’industrie financière islamique et elle continue à les accompagner et les guider. De même, l’Académie travaille pour promouvoir l’islam du juste milieu (la culture al-wassatiyya al-mouatadila) et travaille pour protéger la communauté des méfaits du terrorisme, de l’extrémisme et du laxisme. L’Académie veille aussi à permettre à la femme musulmane d’accéder à ses droits et jouer son rôle dans la société ainsi que au rapprochement entre les différentes écoles et le rejet de la radicalisation ethnique et l’altération des principes islamiques.

L’accompagnement de la diffusion de la culture du halal est au cœur des centres d’intérêt de l’Académie du Fiqh. En effet, c’est le rôle de l’Académie de « montrer aux musulmans ce qui est halal et ce qui ne l’est pas » en sa qualité d’institution référence pour l’Ijtihad Al-Fiqhi répondant directement aux besoins en termes d’avis religieux pour résoudre les nouvelles questions. C’est ainsi qu’elle est considérée comme l’institution religieuse de référence par l’organisation de conférence islamique OIC. L’académie a traité les questions du halal depuis sa création. Elle a étudié le sujet dans le domaine économique, pharmaceutique, alimentaire et l’abattage des animaux pour se conformer aux injonctions divines qui ont mis en garde les non-spécialistes d’interdire ou permettre (tahrim ou ibaha), sans science, car Allah dit :

« Et ne dites pas, conformément aux mensonges proférés par vos langues : ‹Ceci est licite, et cela est illicite›, pour forger le mensonge contre Allah. Certes, ceux qui forgent le mensonge contre Allah ne réussiront pas. » (Coran : XVI/116)

Ainsi, l’Académie a accompagné le SMIIC (l’institution de normalisation des pays musulmans), rattaché à l’OIC, avec beaucoup d’intérêt, à travers sa participation aux différentes sessions de travail et l’organisation des congrès, des séminaires et des échanges, et la réponse aux questions posées par le SMIIC. D’ailleurs, l’Académie a émis lors de sa dernière session n°23, il y a quelques semaines, à Médine, la décision n°225 (8/23) au sujet du halal pour répondre aux dernières questions du SMIIC.

De même, l’Académie du Fiqh participe dans de nombreux congrès et activités, au niveau des pays islamiques et au niveau mondial, qui s’intéressent aux produits halal afin de permettre l’authentification et la régularisation avec des normes authentiques, scientifiques et précises. L’Académie propose aussi l’organisation des sessions et des séminaires dédiés au halal.

La production du halal est une grande responsabilité qui demande une référence officielle unifiée entre les pays musulmans et les sociétés musulmanes. Cette référence est aujourd’hui représentée dans le domaine religieux par l’Académie du Fiqh Islamique et sur le plan organisationnel et technique par le SMIIC.

La culture du halal et ses questions sont des devoirs fondamentaux de l’individu musulman, de la société musulmane et de la communauté musulmane. Ceci est clairement montré dans le Coran et la Sunnah. Dans le hadith authentique (sahih) de Muslim, le prophète SAWS a dit :

"Certes, Allah est Bon et n’accepte que ce qui est bon. Allah a ordonné aux croyants ce qu’Il a ordonné aux Messagers : "Ô Messagers ! Mangez de ce qui est pur et accomplissez de bonnes oeuvres ! Car Je suis Connaisseur de ce que vous faites" (Coran : XXIII/51). Il a également dit : "Ô vous qui croyez ! Mangez des choses pures dont Nous vous avons gratifiés !". (Coran : II/172)". Ensuite, le Prophète SAWS mentionna l’homme qui effectue un long voyage ; ébouriffé et couvert de poussière, il lève les mains au ciel : “Ô Seigneur ! Ô Seigneur !” alors que son alimentation est illicite, que sa boisson est illicite, que sa tenue est illicite et qu’il a été nourri de l’illicite. Comment celui-ci serait-il exaucé ? »

La sunnah et le Coran mentionnent à de nombreuses reprises le sujet des aliments et des boissons Tayib qui sont les denrées alimentaires halal.

La culture du halal permet de résoudre la problématique des initiatives individuelles pour décréter le halal et le haram et libère le musulman du libre arbitre de certains comportements tyranniques sans fondement religieux. Certes la culture du halal est très large, très diversifiées et très multiples et propose des alternatives diversifiées qui répondent aux besoins et correspondent aux différents goûts et veille à la santé, la paix et le bien-être qui permettent de préserver la dignité des gens et de protéger leurs droits et d’accomplir leurs devoirs.
Le prophète SAWS a annoncé de façon claire dans le hadith rapporté par Muslim :

« Le licite (halal) est clair et l’illicite (haram) est évident et entre les deux, il est des choses qui suscitent le doute et que peu de gens connaissent. Aussi, celui qui se garde des choses douteuses a préservé, sa religion et son honneur,… »

Le Coran appel tous les musulmans à revenir dans ce qu’ils rencontrent comme problématiques aux savants experts compétents et dignes de confiance.

« Demandez donc aux gens du rappel si vous ne savez pas. » (Coran : XVI/43)

« S’ils la rapportaient au Messager et aux détenteurs du commandement parmi eux, ceux d’entre eux qui cherchent à être éclairés, auraient appris (la vérité de la bouche du Prophète et des détenteurs du commandement). » (Coran : IV/ 83)

L’Académie Internationale du Fiqh Islamique avec son conseil et son secrétariat général continuent l’accompagnement et le soutien scientifique et intellectuel pour le SMIIC pour murir les normes précises pour l’industrie halal avec les décisions prises suite aux travaux de recherches et les discussions scientifiques afin de renforcer la culture du halal et son authentification puisqu’il s’agit d’une caractéristique principale de l’identité de la personne musulmane qu’il faut préserver et protéger et c’est aussi un droit parmi les droits de l’individu, la communauté et les sociétés musulmans.

Permettez-moi enfin de remercier et exprimer mes sentiments de respect et de reconnaissance à tous ceux qui ont participé à l’organisation de ce congrès et son suivi avec convivialité et générosité authentique.

Je vous remercie chaleureusement tous ; pays, intellectuels, hommes d’affaires et scientifiques pour vos efforts pour renforcer la culture du halal qui occupe aujourd’hui une place remarquable sur le plan mondial.

Qu’Allah vous récompense et bénie vos efforts.

Louange à Allah le Maître de l’Univers.

De son côté Ïhsan Övüt, le Sécritaire Général du SMIIC, a rappelé le rôle de l’institution pour répondre au besoin d’harmoniser les pratiques sur le marché halal. Abdulqahir Qamar, directeur du département de la fatwa de l’IIFA, a expliqué la procédure qui vient d’être adoptée pour la réception des questions du SMIIC et leur traitement par l’IIFA, dans un souci constant de prendre en considération les intérêts des musulmans représentés par les différentes écoles au sein de l’Académie.

Quant au secrétaire général de l’OIC, Monsieur Youssef Ben Ahmed Al-Otheimi, il a rappelé que l’industrie halal représente 25% des échanges commerciaux entre les pays musulmans. L’OIC accorde ainsi une grande importance à ce secteur dans le cadre de sa politique pour le développement des échanges commerciaux entre les pays membres qui ont augmenté de 500 milliards dollars en 2010 à 700 milliards de dollars en 2017.

Le ministre du finance turque a expliqué que la Turquie encourage les investisseurs à entrer dans la filière halal. Il a motivé cette politique par l’importance de réfléchir l’économie selon les principes islamiques citant le hadith du prophète SAWS : « il viendra un temps sur ma communauté où le musulman ne se préoccupe plus du halal et du haram » (Al-Boukhari)

Dans ce même esprit d’unification et d’harmonisation des pratiques sur le marché halal, Monsieur Adel Sabir (entrepreneur et académique, RU) a proposé la création d’une institution rattachée à l’OIC afin de consolider le travail du SMIIC et de l’IIFA.

Quelques acteurs français étaient présents en tant que visiteurs, conférencier ou exposant. Ainsi la commission de surveillance du halal-réunion était le seul exposant français qui ambitionnait par sa présence à présenter son expérience unique pour l’organisation du halal dans les pays Européens.

A l’issue de sa rencontre avec les différents acteurs clés du halal, la direction de World Muslim Consumers Organization, dont ASIDCOM, est déterminée à continuer d’œuvrer pour préserver et protéger les droits des consommateurs musulmans, en particulier ceux que nous partageons avec les communautés juives en Europe et dans le monde.

En effet, comme le montre la dernière fatwa reçue par ASIDCOM de l’IIFA, "le halal est une question de religion et de souveraineté pour la Ummah".



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