Mise en demeure par ASIDCOM, l’AFCAI remanie ses prétentions sur l’étourdissement
Les deux principales pratiques déloyales sur le marché halal qui couvrent toutes les tromperies, dans leurs différentes formes, visant les consommateurs musulmans, sont :
La commercialisation des produits estampillés halal, sans aucune certification/contrôle
Le recours à des certificats de complaisance tels celui de l’AFCAI (le contrôle n’est pas permanent et le cahier des charges est contradictoire avec la position du culte musulman en France et la fatwa de l’Académie International du Fiqh Islamique)
La généralisation de ces deux pratiques principales est le résultat d’une abstention des autorités compétentes de les réprimer.
Dans ces conditions, le travail juridique d’ASIDCOM est primordiale pour obtenir le droit des consommateurs musulmans à être protégés comme tous.
Ainsi, une procédure d’ASIDCOM vient de viser l’organisme de certification halal AFCAI. Ce dernier, fait recours, d’une part, à des fatwas obsolètes, venant du Royaume de l’Arabie Saoudite et remplacées aujourd’hui par la fatwa de l’Académie du Fiqh , et a publié, d’autre part, sur son site internet une interprétation erronée de la fatwa de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique.
Selon les affirmations incriminées, AFCAI prétendait que :
« La licéité de l’étourdissement a été confirmée par l’International Islamic Fiqh Academy IIFA, Resolution 101/3/10 in Sharia Rules of Slaughtering, 28.06.1997. Les savants musulmans ont confirmé que l’étourdissement, selon des critères particuliers, convient avec les impératifs du halal et ne signifient pas la mort de l’animal… . »
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Dans une mise en demeure, ASIDCOM souligne que l’interprétation de l’AFCAI, que nous avons fait constater par huissier de justice, est incomplète et exige, à tout le moins, des nuances pour rendre compte fidèlement et loyalement de la portée du texte religieux de la Fatwa :
« Dans son point g), en effet, la résolution de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique indique clairement qu’ « il n’est pas permis d’étourdir les volailles par décharge électrique compte tenu que l’expérience démontre, dans des cas non négligeables, que ce procédé conduit à leur mort avant l’abattage ». »
ASIDCOM a alors considéré dans une première version du présent article que l’AFCAI, en remaniant ses indications inexactes, a reconnu qu’elles tendaient à induire les consommateurs musulmans en erreur. Nous avons aussi souligné que le fait de duper les consommateurs et les induire en erreur quant au contenu des fatwas consiste en un comportement déloyal et un manquement aux exigences éthiques musulmanes dont doit faire preuve l’organisme de certification des produits halal.
Mais il est constaté actuellement que l’AFCAI tente de nouveau de soutenir les pratiques dont il atteste le caractère halal (étourdissement avec bain électrique et abattage mécanique) en citant la fatwa de l’Académie du Fiqh malgré que cette dernière désapprouve explicitement l’étourdissement des volailles avec le bain électrique. De même, le Référentiel Religieux de la Charte halal du CFCM qui a été adopté par les trois mosquées (Paris, Lyon, Evry) désapprouve l’abattage mécanique et les différentes méthodes d’étourdissement.
De même la méthode d’étourdissement avec le bain électrique est désapprouvé d’un point de vue de bien être animal. Ceci est affirmé sur le site internet d’Europa.eu en ces termes "The new regulation does not ban the use of the waterbath stunner for poultry despite its welfare disadvantages." (le nouveau règlement n’interdit pas le bain électrique pour les volailles malgré ses inconvénients pour le bien être animal". Ensuite, il est précisé que le maintien de la légalité de cette méthode répond à des besoins économiques de l’industrie de viande en Europe.
Mention actuelle sur le site de l’AFCAI« L’étourdissement, selon des critères particuliers, est compatible avec les impératifs du halal dans la mesure où il n’entraîne pas la mort de l’animal (hayât mustakura). ».... Voir également : “L’International Islamic Fiqh Academy IIFA, Resolution 101/3/10 in Sharia Rules of Slaughtering, 28.06.1997”.
De même, l’AFCAI affirme sur son site internet qu’il assure une maîtrise parfaite du procédé de l’abattage, pour garantir que toutes les volailles soient vivantes après l’étourdissement (à 15000 volailles/heure). Et Il ajoute, sans en fournir la preuve, qu’il bénéficie de la confiance des autorités religieuses des pays importateurs. Ceci est en effet, au moins, faut dans le cas de l’Arabie Saoudite qui ne mentionne pas l’AFCAI sur sa liste des organismes de certification halal pour l’import.
ASIDCOM ne compte pas en rester là. Les pouvoirs publics vont être saisis ainsi que la Grande Mosquée de Paris qui habilite les sacrificateurs pour l’AFCAI.